Violon: Dominique Lossignol
Quels ont été tes débuts dans la
musique?
Je suis tombé dedans quand j'étais petit... mais
mes premières expériences au sein de groupe remontent
aux années '70. J'étais alors le chanteur d'un groupe
de reprises rock appelé Tea & Pies et je faisais
quelques interventions au violon (notamment sur Roll over Beethoven
dans l'esprit d'Electric Light Orchestra). Durant mes études
, je me suis mis à la guitare acoustique mais sans
prétention. C'est au début des années '90 que
les choses ont pris une autre tournure au sein d'un groupe
nommé Spirit of Freedom. Ce groupe s'était
créé autour d'un projet humanitaire destiné
aux enfants leucémiques. Nous avions animé deux
soirées "mémorables" pour l'opération "Camps
Valentine Devos" et nous avons continué le chemin...
jusqu'à la finale belge d'Emergenza Rock à l'Ancienne
Belgique. Je tenais les guitares solo et d'accompagnement tout en
assurant les choeurs. Ce groupe m'a permis de faire une bonne
cinquantaine de concerts et d'enregistrer une démo. Nous
avons ainsi pu jouer à deux reprises aux Francofolies de
Spa. Actuellement, le groupe existe toujours sous le nom de Goa, avec une orientation plus travaillée,
oscillant entre le Jazz et le Trip Hop. J'ai repris activement le
violon sous l'impulsion de Madelgaire, sans négliger ni la
guitare ni le chant.
Comment as-tu découvert le progressif?
J'ai la chance d'avoir eu 12 ans en 1972 (comme ça, on
connaît mon âge...) et de découvrir la musique
de l'époque, le glam rock (Aah, Slade...) mais surtout des
groupes comme Genesis, Jethro Tull, Pink Floyd, King Crimson, et
par la suite, ce qui a été étiqueté de
"Rock allemand" : Can, Wallenstein, Klaus Schulze, ou encore les
groupes français majeurs comme Ange, Magma, et même
Taï Phong. Il est vrai qu'à l'époque on ne
parlait pas de musique progressive mais il existait
déjà une nette différence entre ceux qui
écoutaient les mièvreries du hit parade et ceux qui
s'échangeaient le dernier Deep Purple, le dernier Yes et qui
allaient aux concerts cosmiques de Gong... Et puis il y avait le
jazz-rock qui fascinait par le talent et la magie vibrante des
musiciens de Weather Report, Mahavishnu Orchestra, Return to
Forever. je me souviens qu'au milieu des années '70 on
parlait même d'eurock (dixit Piero Kenrol dans le
défunt magazine More). Dire en plus que j'ai
été touché par l'aventure Machiavel serait peu
dire... et aussi signaler des groupes sonégiens aussi
célèbres que Brocéliande ou
Adélaïde qui ont fasciné mes premières
années adolescentes... Le "renouveau" du progressif ne peut
qu'être une excellente chose pour la musique.
Quelles sont tes influences ?
Je me décrirais comme un musicien instinctif sans
modèle précis, mais je ne prétends pas
être un "bon guitariste"... Des gens comme David Gilmour,
Jimmy Page, Brian May, Brézovar (de Ange première
mouture) sont incontestablement des exemples, tout comme Pat
Metheny mais un monsieur comme Axel Bauer, qui est loin de faire du
progressif mais a une approche de la guitare très
intéressante. Et puis, il y a tous ces musiciens anonymes
qui durant un concert vous pondent, un jour, le chorus qui tue.
Pour le violon, c'est beaucoup plus simple... La plupart des
violonistes connus sont des virtuoses, et il est impossible de
pouvoir les approcher techniquement. Le violon est un instrument
"ingrat". Il suffit d'essayer d'en jouer pour comprendre, il ne se
contente pas d'à peu près. Il est cependant clair
pour moi, que c'est du côté de Jean-Luc Ponty qu'il
faut regarder... La musique que j'écoute est multiple, sans
clivage ni esprit sectaire. Les influences sont là...
Et Madelgaire dans tout ça ?
C'est un heureux hasard... Je connaissais Memen de vue et de
réputation... Lui se souvenait de mon passé de
violoniste. J'ai été séduit par l'ambiance qui
régnait au sein du groupe et aussi par la possibilité
de pratiquer un style de musique que j'ai toujours aimé. De
plus, il ne s'agit pas de nostalgie mais de création, c'est
ce qui est le point essentiel.
…et a part la musique ?
Mes études m’ont donné le droit
d’exercer la médecine. Je suis spécialiste en
cancérologie et je m’intéresse plus
particulièrement au traitement de la douleur . Je
prépare une thèse dans ce domaine. Mes autres centres
d’intérêt sont le sport (Karaté
–ceinture noire 2e Dan, Judo et jogging), la philosophie et
la littérature. Enfin, je me considère comme un
citoyen du monde.